Cette saison, la Fashion Week milanaise s’ouvre de nouveau avec Artioli dès demain et parmi les grands noms, Dolce Gabbana le 21 juin, Westwood, Etro, Prada et Tod’s qui se partagent le dimanche 22 et Armani le 23.
Le calendrier, réorganisé par l’absence notable de Zegna, laisse la place à de nouveaux récits et à l’émergence de jeunes talents. L’ambiance oscille entre fidélité aux traditions et désir d’innovation : comment les maisons italiennes vont-elles répondre à l’évolution des goûts, à la digitalisation du luxe et à la cadence effrénée des tendances mondiales ?
Toutefois, il reste bon de rappeler les changements occurus de ces derniers mots sur la scène italienne, théâtre principalement d’un bouleversement majeur, avec l’arrivée de Demna à la direction artistique de Gucci, également absente du calendrier de juin 2025. Porté par une atmosphère de transition palpable, l’été s’annonce comme un moment charnière pour la maison, Milan et l’ensemble de l’industrie.
Qui est Demna ? Portrait d’un visionnaire iconoclaste
Pour saisir l’ampleur de la nomination de Demna chez Gucci, il faut revenir sur le parcours singulier du créateur. Né en Géorgie, formé à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers, Demna (anciennement Demna Gvasalia) s’est imposé comme le grand agitateur de la mode contemporaine. Chez Vetements puis à la tête de Balenciaga, il a redéfini les frontières du luxe, mêlant codes streetwear, ironie conceptuelle et remise en question permanente des normes du secteur.
Demna s’impose comme un phénomène culturel à part entière : ses collections suscitent le débat, interrogent le rapport à l’image et brouillent les lignes entre art, commerce et commentaire social. Maîtrisant les codes du digital et la viralité, il façonne l’air du temps, imposant une vision radicale et influente.
Gucci, maison à la croisée des chemins
Pour Gucci, l’enjeu est considérable. Maison emblématique de la créativité italienne, la marque s’est toujours distinguée par sa capacité à se réinventer : de la sensualité provocante de Tom Ford au maximalisme poétique d’Alessandro Michele. Mais ces dernières saisons, Gucci a dû composer avec l’évolution des attentes, la concurrence accrue et la pression d’un marché du luxe mondialisé.
L’arrivée de Demna ne marque pas seulement un changement de direction artistique : elle annonce peut-être une refonte profonde de l’identité Gucci. L’ADN de la maison – artisanat italien, glamour subversif, irrévérence – semble prêt à être réinterprété, mais le pari n’est pas sans risque. La radicalité de Demna trouvera-t-elle écho auprès de la clientèle fidèle de Gucci, ou viendra-t-elle bousculer un équilibre suffisamment délicat comme cela ?
Contenu médiatique : Demona Lauren
Photographie FW Milan : Annarita Nicoletta, DL Team
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